Projets
←JARDIN DE CRAIE // 2024
Prix Maison Ruinart
Pour sa 6ème édition, le Prix Maison Ruinart a été décerné aux photographes Edouard Taufenbach & Bastien Pourtout, un duo né d'un projet à la Villa Médicis en 2020.
Suite à leur résidence en Champagne, Edouard et Bastien ont réalisé une série de photographies : Jardin de Craie, qui explore la relation étroite entre la biodiversité, le paysage et la géologie de ce territoire. En mêlant photographies extérieures et photographies souterraines, ce projet invite à une conversation avec le vivant où minéral, végétal et humain se confondent et se prolongent, sans toujours pouvoir se dissocier.
Ce projet a été présenté en soloshow à Paris Photo 2024 et sera également exposé en soloshow au Tefaf Maastricht 2025.
JE SUIS TRÈS EMBALLÉ.E // 2024
Je suis très emballé.e a été exposée à la Galerie C à Paris du 14 mai au 15 juin 2024 et sera présentée à Paris Photo cet automne. Cette exposition est la deuxieme collaboration entre la Galerie C et le duo d'artistes Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout.
Dans un jardin à la française sans référence de lieu ou d'époque, la série de photographies Je suis très emballé.e, propose un ensemble de scènes où la vie minérale, végétale et humaine se confondent et se prolongent, sans toujours pouvoir se dissocier. Comme au théâtre, le décor et les personnages sont faits de la même illusion, drapés du même mystère.
« L’automne n’est pas un été transformé. »1
Il est des promenades d’hiver qui vous chauffent le cœur et ravivent, au détour d’un bosquet ou d’une allée, le doux souvenir d’une lumière d’été, escamoteur des chairs, des feuilles et des roches.
L’exposition « Je suis très emballé.e » est ce genre de promenades. Ici Eros, Appolon, Junon, Céladon et Astrée, Amours et Faunes, Allégories et Géants se drapent sous l’œil des artistes Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout. Ces décors de marbres et de granite qui aux beaux jours exaltent l’espace des jardins, revêtissent désormais leur tunique de pudeur.
« Le soir venu Je reposais dans l’herbe monotone, Et je pris goût À ce désir interminable, Cri trouble ailé Que retient la lumière quand elle meurt. »2
Derrière ces étoffes protectrices qui dissimulent des formes virtuoses, sur ces socles tels des scènes ; plusieurs affaires se jouent. Le temps y est-il suspendu ? Les corps faits de pierre et de chair vivent-ils sous ces capes ? Dans ce nouveau décor, orchestré par les artistes, vies minérale, végétale et humaine se confondent. Elles s’imbriquent et récréent, alors, scénettes, poèmes, hommages et légendes.
« Deux fantômes ! c'est là, quand je rêve dans l'ombre, Qu'ils viennent tour à tour m'entendre et me parler. Un jour douteux me montre et me cache leur nombre. À travers les rameaux et le feuillage sombre. 3
Les photographies de l’exposition sont pensées autour du principe de l’emballement. Certaines images sont le fruit d’interventions directes des artistes dans l’espace -comme un hommage volontaire au travail de Christo et Jeanne Claude -, d’autres, le fruit de leur déambulation. Toutes mises bout à bout agissent alors, dans l’espace d’exposition, comme une phrase racontant le récit d’un monde en dormance.
Un cosmos bien personnel prend soudainement forme sous nos yeux – les deux artistes ont d’ailleurs intitulé cette série photographique Cosmogonie- : il s’y percute des images de détails, de performances, de paysages et de souvenirs, toutes nourries du même mystère, toutes faites des mêmes chimères.
Ainsi, les artistes jouent de décadrages, de contres jours, d’ombres et de drapés, tour à tour sculptés par le souffle du vent ou la main du duo. Raccrochant les astuces du théâtre et de la mise en scène, ils offrent au travers de cette série un poème photographique. Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout nous parlent d’un hiver dans un jardin imaginaire. Un hiver lors duquel, pour les statues, les corps et les fantasmes, le retrait a parfois valeur de survie.
« Trois bruits et brigadier, Le chant du jour s’annonce, Y fleurir, jouer et verdoyer, Qu’accroche le verbe ou bien la ronce, Tambour battant rythme de ma peur, Le salut, l’opprobre ou la roture, Rameau poussant Racine en son cœur, Volontiers, je me plie pour revoyure »4
1 Etel Adnan, Saisons, 2008.
2 Giuseppe Ungaretti, La vie d'un homme" (Vita di un uomo), « Cri », 1928.
3 Victor Hugo, Les Orientales, Fantomes , 1829.
4 Tom Masson, 2024.